Film | Christine Safa
Je me souviens du sentiment de quiétude,
l’instant fossilisé où l’humble soleil, derrière la montagne, transparaît à travers les cyprès
avant de m’effleurer le visage
un voile lumineux de poussière s’étend,
fait trembler les feuillages et miroite dans l’air matinal
un mouvement serein
le ciel est bleu à midi
la lumière au bords des cils
la moitié de mon visage brûle ; parallèle à l’horizon
je regarde la mer veiller sur moi,
les montagnes veillent aussi
je pense aux endroits où la ligne de l’eau rejoint celle des montagnes
je tourne le dos à la mer
pour contempler les sommets
toutes les pierres sont chaudes
il n’existe que des ombres
Le sel et le soleil s’unissent sur ma peau
mon corps épris
un autre été, une autre mélancolie
je me réveille et je perçois le soleil déjà trop loin
parti vers la mer se noyer
témoin de leur amour,
je pense ton étreinte toujours présente
ton corps a la douceur de l’eau
le temps se passe,
s’évapore
un soleil orange dans ma mémoire,
la sensation d’une absence jamais comblée,
je me couche dans les souvenirs,
ce que mon esprit connaît depuis toujours
l’essentiel d’un lieu dont la mémoire est éternelle
I remember the feeling of quietude,
the fossilized moment when the humble sun, behind the mountain, appears through the cypresses
before grazing my face
a luminous veil of dust spreads,
makes the leaves tremble and shimmer in the morning air
a serene movement
the sky is blue at noon
the light on the fringe of the lashes
one side of my face is burning: parallel to the horizon
I watch the sea watching over me
the mountains are also watching
I think of the places where the water line meets that of the mountains
I turn my back to the sea
to contemplate the summits
all the stones are warm
there are only shadows
The salt and the sun merge on my skin
my body in love
another summer, another melancholy
I wake up and see the sun already too far
gone seawards to drown
witness of their love,
your embrace in my thoughts always present
your body has the softness of water
time passes
evaporates
an orange sun in my memory,
the sensation of an absence never filled,
I lay down in memories,
what my mind has always known
the essence of a place whose memory is eternal.
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